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Comment le Tunisien gère-t-il la situation générale ?

Midi Show est revenu, ce vendredi, sur l’avenir proche de la Tunisie en 2022 et la réaction supposée des Tunisiens aux rendez-vous politiques, fixés par le président de la République.

Étaient présents sur le plateau Hassen Kassar et Mohamed Sahbi Khalfaoui, chercheurs respectivement en sociologie et en sciences politiques, ainsi que Hassan Zargouni, directeur général de Sigma conseil, pour en parler.

"On est en situation de guerre contre la réalité"

Hassen Kassar a estimé que la Tunisie vit sous l'impact de 10 années de stagnation, de fragmentation de l'État et de division du pouvoir entre les groupes locaux, les lobbies, les partis et les alliances, appelant, dans ce sens, le président de la République à travailler à la reconstruction de l'État et à mettre ce point en priorité.

"Aujourd'hui, nous sommes confrontés à une situation de guerre contre la réalité, qui nécessite des lois et des moyens de guerre contre les contraintes actuelles résultant de 10 ans de destruction et d'impunité pour des atteintes à l'État (...) Il est nécessaire d'être franc avec les citoyens, appelés à de grands sacrifices dans les années à venir", a-t-il déclaré.

L'invité de Midi Show a reconnu que le Tunisien est dans l'attente d'une solution à la crise actuelle et son implication dans le projet du président de la République se traduit par le pourcentage de satisfaction obtenu par Kaïs Saïed, qui reste élevé, ce qui prouve qu'il a toujours la confiance des citoyens.

Hassen Kassar a, lui, exprimé son optimisme quant à l'amélioration de la situation à l'avenir, affirmant que "la Tunisie ne sera pas privée de fonds et ne sera pas abandonnée par les partenaires internationaux, mais ces fonds doivent être utilisés à bon escient".

"Saïed impose un processus, selon son projet"

Pour sa part, Mohamed Sahbi Khalfaoui a déclaré que le président de la République impose un processus, selon son projet, ignorant l'effondrement économique et financier que connaît la Tunisie.

"Si nous parvenons à un accord avec le Fonds monétaire international, ça sera une catastrophe et l'absence d'un accord représente, également, une catastrophe. Alors, comment l'État agira-t-il dans les deux cas ? Existe-t-il un plan alternatif ?", s'est-il interrogé.

Il a, également, admis que la Tunisie assiste aujourd'hui à un processus politique de destruction au nom de l'élimination des vestiges de ces dix dernières années.

Khalfaoui a exprimé son pessimisme quant à l'avenir, "car tous les rapports internationaux parlent d'une crise sociale et économique et du danger d'un effondrement de l'Etat".

"La propreté de la main ne suffit pas"

Par ailleurs, Hassen Zargouni a estimé que le soutien dont bénéficie le président de la République, Kaïs Saïed, est dû au fait qu'il a gagné la confiance des Tunisiens pour la "propreté de sa main", mais, selon lui, cela n'est pas suffisant dans la situation actuelle, mais doit plutôt s'accompagner d'une gestion efficace.

Pour Zargouni, le Tunisien est fatigué de la situation politique et se contente, désormais, de son petit cercle (c'est-à-dire sa famille et son environnement étroit).

Il a souligné que les plus grands risques auxquels la Tunisie pourrait être confrontée sont ceux qui résulteraient des problèmes sociaux et économiques.

Il a exprimé son optimisme pour l'avenir, appelant le président de la République à mettre l'accent sur la valeur du travail pour sortir de la crise.